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les patriotes
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voyer des balles aux Anglais, se hâta de se diriger du côté de la frontière. Mais il n’y trouva que quelques bandes errantes et indisciplinées faisant sans gloire et sans profit des incursions sur le sol canadien.

C’est dans une de ces incursions qu’un nommé Vosburgh fut tué pendant que sa maison était incendiée. Bonaventure Viger étant rentré au Canada après cette malheureuse affaire, fut arrêté et accusé, avec Jodoin et de Cartennet, du meurtre de Vosburgh. Les accusés subirent leur procès devant la Cour du Banc du Roi, mais les jurés n’ayant pu s’accorder, ils furent élargis sous caution.

Depuis cette époque, Bonaventure Viger n’a plus fait parler de lui. Ayant épousé une demoiselle Trudel, sœur de M. l’abbé Trudel, il devint père de famille, et citoyen paisible, conservateur même, n’ayant d’autre ambition que de faire les meilleurs fromages de vingt lieues à la ronde. Les fromages de Bonaventure Viger étaient aussi célèbres que ses exploits, et les Anglais s’en régalaient sans scrupule et sans crainte.


t.-s. brown


M. Brown souffrait encore beaucoup des blessures qu’il avait reçues, le 6 novembre, lorsqu’il apprit, pendant la journée du 16, qu’un mandat d’arrestation pour haute trahison venait d’être lancé contre lui. Il prit aussitôt la résolution de se rendre aux États-Unis. Il se fit conduire en toute hâte au Pied-du-Courant pour traverser à Longueuil, mais ayant appris que le bateau attendait deux compagnies de réguliers, il crut prudent de s’éloigner. Après avoir vainement cherché à se faire traverser en canot, il partit pour la Pointe-aux-Trembles avec un cultivateur chez qui il passa la nuit.

Le lendemain, il traversait à Varennes où il rencon-