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maison du Dr  Nelson jusque chez M. Bourdages, a bien traité l’officier. Cette fatale catastrophe n’est donc due qu’à la tentative de fuite de l’infortuné lieutenant Weir. Dieu me garde de la justifier dans les excès qui l’ont accompagnée ! mais il est clair qu’elle a été le résultat inévitable de l’excitation excessive du moment. »

La preuve de la défense terminée, le solliciteur général Ogden se lève et demande, dans un réquisitoire violent, que le prisonnier soit condamné. Son plaidoyer est une diatribe emportée contre tous ceux qui ont pris part à l’insurrection de 1837, contre M. Papineau surtout, qu’il prend plaisir à appeler le traître, le lâche, l’archi-traître.

Le juge Pyke commence à une heure et quart, vendredi, 6 septembre, sa charge aux jurés, et la termine à une heure et trente-cinq minutes. Il se montre impartial et admet que les contradictions des témoignages sont de nature à inspirer des doutes sur la culpabilité de l’accusé.

Les jurés se retirent pour délibérer. La Cour leur ayant fait demander vers cinq heures où ils en sont rendus dans leurs délibérations, ils répondent « qu’ils ne s’accordent pas du tout. »

Laissons l’auteur du compte-rendu que nous avons déjà cité, raconter la fin de ce procès :

« Samedi, 7 septembre 1839. — 3¼ h. p.m.

« Le jury est appelé par ordre de la Cour, et déclare une deuxième fois qu’il ne peut s’accorder. Un d’entre eux, M. Edwin Atwater, expose à la Cour qu’il se sent malade, et que sa vie serait en danger, s’il restait plus longtemps sans prendre de nourriture. La pâleur livide qui couvre son visage suffit pour attester la vérité de son assertion, qui, d’ailleurs, est soutenue par ses confrères jurés. La Cour accède à la demande de M. At-