L’assemblée eut lieu le 18 juin, malgré la proclamation de Lord Gosford qui défendait les réunions publiques et qui fut placardée dans toutes les places publiques du village de Berthier. M. Perrault parla éloquemment à l’appui d’une résolution qui blâmait les mesures adoptées par le gouvernement pour intimider le peuple.
À une assemblée tenue à Montréal, le 29 juin, il proposa lui-même une résolution énergique contre la conduite de Lord Gosford. Nommé membre du comité central qui avait pour mission d’agiter le peuple, il s’occupa d’organiser des comités dans le comté de Montréal. Le 16 juillet, il était au Sault-au-Récollet et y établissait un sous-comité dont le principal but devait être d’empêcher le peuple d’acheter des marchandises étrangères et de le décider à ne porter que des étoffes fabriquées dans le pays.
Le 6 août, les électeurs du comté de Vaudreuil s’assemblèrent, malgré la défense des autorités, et adoptèrent les résolutions les plus énergiques contre le gouverneur et le gouvernement impérial. M. Perrault y déploya toutes les ressources de son talent. On aurait dit qu’il avait le pressentiment qu’il parlait pour la dernière fois aux électeurs de son comté.
Le 18 août, Lord Gosford, que l’agitation populaire commençait à effrayer, convoqua la Chambre pour lui soumettre les résolutions coercitives proposées par Lord Russell. M. Perrault fit partie de la majorité qui signa une adresse au gouverneur pour dénoncer ces résolutions et déclarer que la Chambre ne procéderait pas à la dépêche des affaires avant qu’elles n’eussent été retirées.
On sait ce qui arriva ; le gouverneur et les députés se séparèrent sans avoir pu s’entendre et l’agitation prit de jour en jour des proportions plus considérables. M. Perrault se lança plus que jamais dans le mouvement qui entraînait alors toutes les âmes généreuses et dévouées vers une lutte dont elles ne calculaient ni les dangers ni la portée. Personne