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n’entra dans la voie fatale mais glorieuse de la résistance avec plus de désintéressement et de conviction.

Le peuple se rallie autour de ces hommes, aux époques de luttes et d’agitation, il les suit, car il sait que les motifs les plus nobles les inspirent et qu’ils le conduiront toujours dans le chemin de l’honneur.

Le 5 septembre, Charles-Ovide Perrault fut nommé membre honoraire de l’association des « Fils de la liberté. » Le 23 octobre, il était à la grande assemblée des six comtés tenue à Saint-Charles, et prenait part à la rédaction des résolutions que le peuple y acclamait au milieu des démonstrations les plus enthousiastes. Le 6 novembre, les Fils de la liberté en venaient aux mains avec les membres du Doric Club, la maison de M. Papineau était attaquée, et les bureaucrates saccageaient l’imprimerie de M. Louis Perrault, le frère de notre héros. Le 16 novembre, des mandats d’arrestation furent émis contre les chefs du parti national. M. Perrault ne se croyant pas menacé personnellement, s’occupa de sauver ceux dont l’existence et la liberté l’intéressaient si vivement. Il fit partir M. Fabre, son beau-frère, pour Lavaltrie, avec sa femme et son enfant qui fut M. Hector Fabre, et contribua considérablement à assurer la fuite de M. Papineau et du docteur O’Callaghan. Mais deux ou trois jours après, le dix-huit, il fut averti qu’il était lui-même en danger.

Il se déguisa le mieux qu’il put, se couvrit le corps d’une capote de gros drap gris, se mit sur la tête une casquette de volontaire et partit pour Lavaltrie où il trouva la famille Fabre chez le curé de cette paroisse. Lorsqu’il reçut le conseil de quitter la ville, il avait commencé à écrire pour la Minerve un article qu’il n’eut pas le temps de finir. Cette relique mérite d’être conservée, la voici :

Des mouvements militaires dans toutes les directions, d’excessives précautions prises de toutes parts, l’alarme