Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170m
les patriotes

croyait, les malades qu’il avait condamnés mouraient tranquilles, et les gens devant lesquels il avait flétri les abus du gouvernement, disaient : « quel homme que ce docteur Nelson ! »

Nous avons déjà signalé le rôle important joué par Nelson dans les événements qui précédèrent le combat de Saint-Denis.

Il se distingua, comme nous l’avons déjà dit, dans cette glorieuse journée du 23 novembre 1837, par sa présence d’esprit et son courage ; il fut digne des braves qu’il commandait.

Lorsque la bataille fut finie et que les patriotes, qui avaient poursuivi avec ardeur les habits rouges, furent revenus au village, Nelson les assembla et leur dit : « Mes amis, nous avons le droit d’être fiers de la victoire que nous venons de remporter, vous avez noblement fait votre devoir, mais nos têtes sont en jeu maintenant, il n’y a plus moyen de reculer, il faut que nous tenions bon, que nous acceptions comme des hommes les conséquences de nos actions.

Il peut se faire d’ailleurs que notre succès décide le gouvernement à nous traiter avec plus de respect qu’auparavant et à nous faire des propositions honorables. Attendons. »

Les adversaires même de Wolfred Nelson ont rendu hommage à la bravoure et à l’habileté qu’il déploya pendant le combat et à l’humanité avec laquelle il traita et soigna les soldats blessés qui restèrent sur le champ de bataille. Six mois plus tard, lorsqu’il était en prison, deux de ces soldats lui donnèrent une preuve touchante de reconnaissance. Une nuit qu’ils étaient de garde, ils lui offrirent de le faire évader, mais il ne voulut pas accepter l’offre de ces braves gens.

Le lendemain de Saint-Denis fut triste pour la cause nationale, car les patriotes réunis à Saint-Charles étaient battus, et les Canadiens découragés s’enfuyaient dans toutes les directions.