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les patriotes

Il reçut son diplôme, en 1811, et s’établit à Saint-Denis, dans une des parties les plus riches et les plus heureuses du pays, sur les bords charmants de cette rivière Richelieu où le patriotisme poussait dans les âmes comme le blé dans les champs.

En 1813, il fut l’un des premiers à offrir ses services au gouvernement anglais ; la loyauté était pour lui une tradition de famille, un sentiment naturel.

Mais il y avait quelque chose d’aussi naturel dans son âme, c’était l’amour de la justice et de la liberté, la haine de la tyrannie. Loin de condamner, comme beaucoup de ses compatriotes, les mécontentements que soulevait dans le pays une politique arbitraire et odieuse, il les comprit et les approuva. Au lieu d’apaiser, il activa le souffle patriotique qui animait la population au milieu de laquelle il vivait. Pour lui le drapeau de l’Angleterre était un emblème de liberté et non d’oppression, la qualité de sujet anglais un titre d’indépendance politique et non d’esclavage.

Aux élections de 1827, les patriotes de Sorel lui prouvèrent la confiance qu’ils avaient en lui, en l’élisant contre le célèbre procureur-général James Stuart. Ce fut une des luttes les plus émouvantes de l’époque, le gouvernement et la bureaucratie firent l’impossible pour le triomphe de leur candidat, mais leurs efforts se brisèrent contre la volonté du peuple ; Nelson fut élu par deux voix de majorité.

Nelson ne se porta pas candidat aux élections suivantes, mais il continua de dénoncer la politique du gouvernement et de soulever les sentiments du peuple contre les menées et les injustices de la bureaucratie. Après Papineau, dont il était le plus chaud partisan, personne, sur les bords de la rivière Richelieu, n’avait plus d’empire que lui sur le peuple qui le recherchait comme médecin et l’aimait à cause de ses idées libérales et de la franchise de son caractère. Quand Nelson avait parié ; tout le monde