Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170q
les patriotes

qu’en 1849, notre ville fut pendant plusieurs jours à la merci des émeutiers, Nelson et sa famille furent obligés de se tenir cachés chez un ami, et le soir même qu’ils se sauvèrent, leur maison fut attaquée avec fureur et fort maltraitée, il n’y resta ni portes ni fenêtres.

Lorsque M. Papineau rentra, lui aussi, dans la politique à son retour de l’exil, les deux anciens amis qui avaient si longtemps combattu les mêmes combats côte à côte, se trouvèrent dans des camps opposés et se portèrent des coups terribles et regrettables.

En 1851, Nelson sortit de la politique pour se consacrer exclusivement à sa profession.

En 1854, cependant, il fut le candidat du parti conservateur pour la mairie contre M. Fabre, père de Monseigneur Fabre, et remporta la victoire après une lutte acharnée.

L’élection terminée, Nelson fut promené en triomphe à travers les rues de la ville. En passant sur la Place d’Armes, le docteur aperçut, dans la foule qui l’acclamait, quelqu’un dont la vue le frappa. Il reconnut le ministre protestant qui, en 1838, alors qu’il était prisonnier, lui avait rendu de grands services et l’avait accompagné de l’endroit où il avait été arrêté jusqu’à la prison de Montréal pour le protéger et l’encourager dans sa détresse. Il ordonna au cocher d’arrêter les chevaux, descendit de voiture, serra cordialement la main du ministre et le força de monter dans son carrosse.

Le ministre protestant aimait à raconter cette scène et il disait : « J’ai été deux fois en voiture avec le docteur Nelson, mais dans des circonstances bien différentes. La première fois, nous étions en charrette, le docteur était prisonnier et nous traversions les rues de Montréal au milieu des injures, et des manifestations les moins agréables. La seconde fois, nous étions dans un carrosse tiré par quatre chevaux. Nelson venait d’être élu maire