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c’était d’avertir à temps ceux qu’il ne pouvait sauver, afin qu’ils eussent le temps de se préparer. Il était le premier à envoyer chercher le prêtre, et cependant il était protestant.

Nelson a eu ses défauts ; il a commis sans doute des fautes, son tempérament nerveux et sa nature ardente l’ont sans doute entraîné trop loin en certaines circonstances, mais il n’en restera pas moins comme l’un des types les plus populaires d’une époque de luttes, d’une génération de grands caractères. Le peuple canadien n’oubliera jamais celui dont la vie tout entière fut consacrée à la conquête de ses droits et de sa liberté politique. Nous devons d’autant plus apprécier ce qu’il a fait pour nous qu’il était d’une origine différente de la nôtre, qu’il a combattu et souffert pour un peuple dont il ne partageait pas les croyances religieuses et nationales.

P. S. — Wolfred Nelson avait épousé, en 1819, mademoiselle Charlotte de Fleurimont, d’une vieille famille française alliée à plusieurs des plus nobles familles canadiennes et dont le nom est mentionné avec honneur dans les annales militaires du Canada. De ce mariage il eut plusieurs enfants dont voici les noms : Horace et Alfred, qui furent tous deux d’excellents médecins, morts, le premier, en 1863, et l’autre, en 1872, à un âge peu avancé ; Charles-Arthur, qui passa presque toute sa vie aux États-Unis où il fonda et rédigea un journal, mort en 1866 ; Dlle  Sophie, madame veuve Brosnam ; Dlle  Julia, qui épousa l’honorable juge Wurtele, morte en 1869 ; et MM. Walter et Charles Nelson, autrefois marchands à Montréal. Deux autres moururent l’année même de leur naissance. Tous furent élevés dans la religion catholique.