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les patriotes

rer autant que vous le méritez et vous rappeler quelquefois la mémoire de votre ami malheureux mort sur l’échafaud pour racheter son pays opprimé.

« Adieu pour toujours.
« Votre ami sincère et dévoué,
« Chevalier de Lorimier. »

Lettre écrite par de Lorimier à un ami qui avait montré beaucoup de bienveillance et d’égards à sa femme et à ses enfants pendant son emprisonnement.


« Montréal, Prison-Neuve, 14 février 1839,
10 heures a. m.
« Cher monsieur et estimable ami,

« Vous et votre femme m’avez témoigné tant de bienveillance pendant ma cruelle captivité, que je me sens très obligé envers vous. Ce que je ne pourrai surtout oublier, même au-delà de la tombe, c’est votre bonté pour ma malheureuse femme et mon fils chéri. Veuillez accepter mes plus sincères remerciements. Dans quelques heures je ne serai plus ! Mais je me flatte que j’emporterai avec moi dans l’autre vie un cœur que l’ingratitude n’aura jamais souillé. Vous avez été pour moi un ami véritable et dévoué, et vous avez généreusement assisté la femme éplorée d’un homme qui souffre dans les cachots pour la cause sacrée de la liberté de son pays. Puisse le Dieu tout-puissant vous récompenser comme vous le méritez et vous accorder ses bénédictions et sa protection ! Mon dernier soupir sera pour ma patrie, ma femme et mes enfants et les bonnes âmes qui les ont secourus dans leur malheur. Si dans le monde des esprits, il m’est donné de voir