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répondit en quelques mots, et un chœur de jeunes gens chanta un hymne en l’honneur de la liberté. Le Dr Côté s’avança alors à la tête de ces enthousiastes jeunes gens, et tous tendant la main vers la colonne, ils jurèrent d’être fidèles à leur pays, de vaincre ou de mourir.

Il était tard quand l’assemblée se dispersa. Les fusils des miliciens étaient brûlants, les voix fatiguées, mais l’enthousiasme avait toujours été augmentant. On ne pouvait se lasser d’acclamer et d’écouter les orateurs patriotes.

Cette assemblée eut un immense retentissement ; elle activa le feu populaire et fut suivie de plusieurs autres réunions bruyantes et d’émeutes qui décidèrent le gouvernement à lancer des mandats d’arrestation contre la plupart des chefs patriotes du district de Montréal.


LES PREMIERS COUPS DE FEU


Le 22 novembre 1837, le capitaine Vincent de Longueuil faisait savoir à Bonaventure Viger, qui demeurait à Boucherville, que des officiers de police accompagnés d’un détachement de cavalerie étaient passés sur le chemin de Chambly.

Viger se rendit en toute hâte chez le capitaine Vincent, où il trouva vingt à trente hommes armés.

Vincent lui raconta ce qui s’était passé. Voyez, dit-il, comme je suis couvert de boue ; si je ne m’étais pas caché dans un fossé, la troupe m’aurait arrêté.

S’adressant ensuite aux gens réunis dans sa maison, Vincent leur conseilla de se préparer à faire le coup de feu et à passer le reste de la nuit à fondre des balles.

À la pointe du jour, un homme arrive à toute bride,