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de quitter le plus-tôt possible le lieu de leur exil. Or, ce n’était pas chose aussi facile qu’on le croirait ; car, si on leur permettait de s’en aller, on ne leur en donnait pas les moyens ; ils devaient se rapatrier à leur frais et dépens. Ils n’avaient presque pas d’argent, et il leur fallait attendre un mois s’ils voulaient prendre le prochain paquebot. Incapables de rester plus longtemps dans l’exil, quand ils étaient libres, ils songèrent, délibérèrent, comptèrent plusieurs fois leurs fonds et s’informèrent de tous côtés.

Le hasard les favorisa.

Une goélette mettait à la voile, ils la louèrent, et, deux jours après, ils partaient : Le capitaine s’était engagé à les débarquer à New-York ou à Boston. La traversée fut longue et orageuse, la tempête faillit plus d’une fois engloutir la petite goélette et ses passagers.

Enfin, ils mirent pied à terre, le 9 novembre, au fort Monroe, où la population, prévenue de leur arrivée, se pressa sur les quais pour leur souhaiter la bienvenue. La garnison du fort leur donna un excellent dîner qui leur fit oublier les privations qu’ils avaient endurées durant la traversée.

Après quelques jours de repos, ils se séparèrent, et s’établirent dans différentes parties des États-Unis, attendant le jour où ils pourraient revenir dans la patrie.