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les patriotes

ment et que je ne veux plus encourir aucune responsabilité dans cette affaire.

« T.-S. Brown, Ecr,

« Je suis, monsieur,
« Votre obt. sert.
« John Mayne,
« Capt. Régiment des Royaux. »


Ainsi se termina l’affaire qui fit sensation dans le temps et augmenta la réputation de bravoure qu’avait Rodier. Les patriotes furent enchantés de voir avec quel succès il avait tenu tête aux militaires, et ceux-ci furent les premiers à louer son courage et son sang-froid. Les citoyens purent, après cette affaire, circuler sur les trottoirs autant qu’ils voulurent.

Rodier n’avait ni le caractère sérieux, ni l’esprit élevé et cultivé de M. Papineau, ni sa parole solennelle et imposante, mais il parlait avec beaucoup plus de verve et d’enthousiasme. Au feu sacré qui fait les orateurs, il joignait une belle imagination, une voix agréable, un geste gracieux.

Élu membre de la Chambre d’assemblée par les électeurs du comté de l’Assomption, en 1834, il vota en faveur des 92 résolutions, prit part aux débats qu’elles soulevèrent et se montra l’un des partisans les plus avancés de la résistance. Ayant appris, dans le mois de novembre 1837, qu’il devait être arrêté et sa tête mise à prix, il quitta la ville et s’enfuit aux États-Unis.

Il vécut la plus grande partie du temps à Swanton, Burlington et Rouse’s Point, et prit part aux préparatifs qui furent faits par les réfugiés canadiens, pendant l’hiver de 1838, pour organiser un autre soulèvement.