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les patriotes

Le lendemain matin, de bonne heure, les duellistes et leurs témoins étaient rendus à l’endroit fixé. Après avoir mesuré le terrain, on convint de s’en rapporter au sort pour décider lequel des deux aurait le choix des places.

Le capitaine Mayne jetant un sou en l’air, M. Brown cria : « tête » et le sou tourna tête.

— Maintenant, dit le capt. Mayne, voyons pour le choix des pistolets — et il jeta de nouveau le sou en l’air.

— « Tête » cria M. Brown, et le sou tourna encore tête.

— Ça va bien, dit Rodier, le sort est pour moi, je suis sûr qu’il me sera fidèle jusqu’au bout.

Il était d’une humeur charmante et montrait un sang-froid admirable.

Quand les deux combattants furent prêts, les témoins donnèrent le signal et deux coups de pistolet retentirent. Ni l’un ni l’autre ne fut atteint. Pendant qu’on rechargeait les armes, le capt. Mayne fit changer de place à son ami. M. Brown protesta aussitôt contre la conduite de Mayne qui persista à dire qu’il avait raison. M. Brown dit que, suivant les règles du duel, la question était maintenant entre le capt. Mayne et lui-même.

Rodier voulait continuer le combat, mais on lui fit comprendre qu’il fallait en passer par là.

Le lendemain matin, M. Brown chargeait M. Duvernay de porter un cartel au capt. Mayne. M. Duvernay revint avec la réponse suivante :


« Monsieur,

« En réponse à votre défi, je vous informe que ma conduite a été approuvée par les officiers de mon régi-