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les patriotes
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prison, il ne retrouva plus son énergie d’autrefois. Ses forces disparurent graduellement, malgré les soins et les tendresses d’une famille qui le chérissait profondément, et il mourut en 1844.


le dr l.-h. masson et m. damien masson


Le Dr  Luc-Hyacinthe Masson et son frère, M. Damien Masson, étaient, en 1837, deux gros et grands garçons, aux yeux noirs, au teint bronzé, aux épaules robustes, au caractère déterminé. Ils étaient fils de M. Louis Masson, capitaine de milice et marchand, de Saint-Benoît. Le premier avait vingt-six ans et l’autre vingt-un ans.

Après un bon cours d’études au séminaire de Montréal, le Dr  Masson avait étudié la médecine sous le célèbre Dr  Robert Nelson, qui n’eut pas de peine à inculquer à son jeune élève ses principes politiques comme sa science médicale. Pendant le choléra de 1832, son patron, étant tombé malade, le chargeait de le remplacer auprès des émigrés à la Pointe-Saint-Charles, et, le 1er août, on l’envoyait à Beauharnois prendre la place du Dr  Fleming, qui venait de succomber à l’épidémie. D’un caractère et d’une constitution à toute épreuve, le jeune étudiant en médecine avait accepté avec plaisir les missions difficiles et dangereuses qu’on lui confiait.

Il fut reçu médecin en 1833, demeura quelques années à Beauharnois, et alla s’établir à Saint-Benoît. Il arrivait bien : la paroisse était en feu. Il eut bien garde d’amortir ce feu ; il l’activa, au contraire, en s’enflammant lui-même.

La parole et l’exemple des Girouard et des Chénier, dont il devint l’ami intime, ne pouvaient manquer de surexciter une nature aussi hardie. Il fit si bien, qu’au