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Page:David - Les deux Papineau, 1896.djvu/105

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LES DEUX PAPINEAU

ment. Je connais un peu mon pays, pour avoir étudié son histoire, pour avoir été par les circonstances, jeté depuis trente ans, de la manière la plus active dans les embarras de la vie publique, décidé à y faire inflexiblement mon devoir tant que j’y serais engagé, indifférent tant qu’à moi à y demeurer, ou plutôt désireux d’en sortir, si le triomphe des droits du peuple m’en donnait l’occasion favorable. Pendant ce long espace de temps, j’ai vu vos représentants sans cesse et sans relâche assaillis tour à tour par les violences, les calomnies, les caresses et les artifices de l’exécutif et de la presse vénale qu’il a soudoyée, quelquefois directement, toujours par des préférences pour les impressions, souvent par les largesses de ceux à qui il a donné ou promis du gain ou des honneurs, sortir de chaque lutte victorieux, de chaque élection générale de plus en plus épurés et dévoués aux intérêts populaires. L’opinion publique s’est formée. Plus vous les avez vus maltraités, plus vous vous êtes montrés affectionnés et empressés à les prendre sous votre protection. Quiconque s’est détaché