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LES DEUX PAPINEAU

de la majorité de la chambre a fini par épouser les passions et les intérêts d’employés dont il avait prouvé la corruption et pressé le châtiment, il a perdu votre confiance. Le flot démocratique a coulé irrésistiblement par une pente qui, devenant de plus en plus rapide, renversera, sans violents efforts, les impuissants obstacles que l’on peut tenter de lui opposer. Dans ces circonstances, faut-il abattre, ou n’est-il pas mieux d’user un mauvais gouvernement, par la résistance constitutionnelle que l’on peut, que l’on doit lui faire éprouver en parlement ? Certains du succès des futures élections dans un avenir de plusieurs années, faut-il meurtrir l’arbre violemment le premier jour d’automne, avec des pierres et des bâtons, quand tout indique que les fruits tomberont au second jour ? Ceux qui commettent un vol qui justifierait en principe des mesures extrêmes, ont perdu en Canada toute influence morale. Vous avez vu avec quelle facilité vos représentants ont biffé les insolentes menaces de Stanley. Il est vrai qu’il s’en rappelle, qu’il exhale sa rage et ses pro-