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LES DEUX PAPINEAU

que les fonctionnaires publics fussent soumis à son autorité. Ils prétendaient avec raison qu’une chambre d’assemblée privée du droit d’accorder ou de refuser les subsides était sans pouvoir, sans influence et complètement à la merci du gouverneur, de ses aviseurs et du Conseil législatif.

Pendant la guerre de 1812-1813, les ennemis de la majorité inspirés par le gouverneur Prévost s’étaient montrés plus modérés, plus conciliants, mais la paix était à peine rétablie qu’ils relevaient la tête.

Pendant qu’ils s’opposaient ici à toute réforme destinée à leur enlever l’influence désastreuse dont ils jouissaient, ils tramaient, à Londres, un complot beaucoup plus dangereux pour la liberté et les droits religieux et nationaux des Canadiens-Français…

C’était le projet d’unir les deux provinces du Haut et du Bas-Canada avec une constitution abolissant l’usage officiel de la langue française, limitant la liberté politique et religieuse et les droits des représentants du peuple.

Lorsqu’on apprit au Canada que le projet