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LES DEUX PAPINEAU

C’était la lutte éternelle du conquis contre les conquérants, de l’esprit de liberté et d’émancipation du colon contre l’orgueil, la cupidité et l’esprit de domination de ses maîtres.

Toutes les nations de l’Amérique ont passé à travers les péripéties de cette lutte, ont subi les épreuves du système colonial, et presque toutes ont fini par secouer le joug qui les écrasait.

Ici, comme ailleurs, la conquête avait jeté une foule d’aventuriers, de parasites, de fils de famille plus ou moins légitimes à la recherche de positions sociales. L’ancien régime n’en a pas été exempt ; ces êtres malfaisants ruinaient la patrie pendant que Montcalm et ses héroïques soldats se faisaient tuer pour la sauver.

Nos pères étaient non seulement colons, mais français et catholiques.

Ils étaient trois fois coupables.

Pour remédier aux abus, ils demandaient que la Chambre d’assemblée eût le contrôle de la dépense et du revenu, que le Conseil législatif fut aboli ou élu par le peuple et