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LES DEUX PAPINEAU

C’est une question très discutable.

Aux yeux d’un certain nombre, l’insurrection de 1837 est une folie dont ils font peser toute la responsabilité sur M. Papineau. C’est injuste, M. Papineau voulait rester sur le terrain constitutionnel ou dans tous les cas, n’entrer en lutte contre l’Angleterre qu’avec le secours des États-Unis. Le discours qu’il prononça, à Saint-Laurent, le 1er  mai 1837, et que le lecteur trouvera à la fin de cette brochure en est la preuve évidente. On a vu que même à l’assemblée de Saint-Charles, quelques jours avant la bataille de Saint-Denis, il conseillait encore la prudence et la modération.

On dit encore que M. Papineau aurait dû tenir compte des concessions qu’il avait obtenues et des bonnes dispositions de Lord Gosford, qu’avec de la patience il aurait fini par tout obtenir.

Il est certain que, dans la chaleur de la lutte, M. Papineau et ses amis ont manqué quelque fois de modération, qu’ils ont donné souvent de l’importance à des faits secondaires, et compromis par des paroles et des