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LES DEUX PAPINEAU

les âmes. Le sang des vainqueurs de Carillon et des Plaines d’Abraham n’était pas refroidi dans leurs veines comme il l’est dans les nôtres.

Un dernier reproche. Quelques-uns de ceux qui considèrent que l’union des deux provinces en 1840 a été un malheur, prétendent que sans les troubles de 1837-1838, nous aurions évité ce malheur. Oui, peut-être, si les Canadiens-Français avaient consenti à baiser les mains qui les frappaient et les volaient en même temps. Mais toute agitation même constitutionnelle nous conduisait à l’union des deux provinces qui était depuis longtemps le remède préparé pour mettre la province de Québec sous le joug d’une majorité anglaise. Seulement, sans les insurrections du Haut et du Bas-Canada, nous aurions eu l’union des deux provinces avec le même régime, c’est-à dire le gouvernement de la bureaucratie.

L’histoire constate clairement que jusqu’en 1837 les hommes d’état anglais regardaient l’établissement de la responsabilité ministérielle dans ses colonies comme un