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LES DEUX PAPINEAU

à son affection, ont causé des vides profonds dans son âme. Comme beaucoup de grands hommes, aussi, il a été témoin de l’indifférence de ses compatriotes et victime d’accusations qui ont dû vivement affecter sa dignité et son honneur.

Malheureusement, cet homme si chrétien dans sa conduite, si respectueux envers la divinité, qui ne passait jamais devant une croix sans se découvrir ; cet homme si droit dans ses pensées et ses sentiments, ne put plier sa raison aux enseignements de la foi. Il ne croyait pas !

M. Papineau avait grandi, en quelque sorte, dans l’étude de la philosophie du dix-huitième siècle, comme la plupart des hommes de cette époque, il avait puisé la science dans les livres dangereux que l’incrédulité répandait dans le monde entier. Ses relations, pendant son voyage en France, avec les Lamennais et les Béranger, achevèrent la ruine de ses convictions religieuses. Mais, comme nous venons de le dire, il respecta toujours la religion de ses compatriotes, rendit souvent hommage