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LES DEUX PAPINEAU

geste et sa déclamation comme dans sa pensée un cachet de noblesse, de grandeur et d’énergie qui donnait au peuple l’idée d’un être supérieur et imposait le respect et l’admiration. Le peuple s’inclinait devant lui comme devant l’incarnation de la patrie, la personnification de son orgueil national.

Aux talents et aux qualités que nous avons énumérés, M. Papineau joignait la politesse la plus française, l’affabilité la plus exquise, une bienveillance qui se reflétait dans toute sa personne. Sa conversation était agréable, sympathique, instructive.

C’était un savant. Il avait beaucoup lu, étudié et réfléchi, et ses connaissances générales lui permettaient de traiter tous les sujets, d’exprimer des opinions intéressantes sur toutes les matières.

Il a payé, comme le commun des mortels, son tribut à la douleur et aux chagrins domestiques. Un fils chéri, héritier de l’éloquence et du talent du père, Gustave Papineau, mort à dix-neuf ans, et une fille adorée, l’épouse de notre éminent artiste et littérateur, M. Napoléon Bourassa, enlevée,