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LES DEUX PAPINEAU

seil, c’est qu’il a eu la lâcheté de l’appuyer. C’est passé en principe que le conseil veut tout ce que l’exécutif veut. Cet abus exige absolument une réforme. Quel est le moyen de la faire ? Est-ce de donner encore au gouverneur le pouvoir de choisir les conseillers, après un outrage aussi sanglant fait à ce pays, en y appelant ces étrangers, comme s’il ne s’était trouvé personne dans ce pays pour remplir cette place. Mais il a trouvé dans le cœur de ces gens, bien indignes du rang qu’ils occupent, des sentiments conformes aux siens. Que ceux qui n’ont rien de Canadien, qui ne savent pas ce qui est juste et équitable ; que cette vile faction s’attache à ces doctrines ; qu’elle nous menace, elle ne nous fera pas fléchir. Qu’elle nous dise qu’elle nous déteste, qu’elle nous hait ; nous lui répondrons que nous nous en réjouissons, et que nous la haïrons encore davantage. Mais il faut changer cet état malheureux de choses, sans redouter le tableau des dangers frivoles qu’on prétend y voir. Il n’y a rien à craindre pour ceux qui veulent le bien, dans ce siècle, et à la porte des