Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/19

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des émotions niaises et faciles. Ce que vous appelez aujourd’hui « le magnétisme féminin » n’avait guère d’action sur lui, libertin déjà blasé, trop compliqué pour avoir pratiqué la femme, tôt et dans ses variétés.

Mais quand il vit Isabelle, ce lui fut, à ce fort, je ne sais quelle commotion subite, qui lui laissa, avec un désir violent de se faire aimer, une curiosité d’aller au fond d’une sensation nouvelle.

Comment aurait-il douté de la réussite, lui, dont la juanesque beauté n’avait remporté que des triomphes ? Et il escomptait je ne sais quelle volupté souveraine et dégustatrice de mâle irrésistible, qu’il éprouverait à allumer le cœur et les sens de cette vierge fière, à faire fléchir enfin cet impassible orgueil...

Robert, cette fois, put croire qu’il avait perdu sa puissance séductrice. Il rencontra une résistance décourageante. La belle censeresse l’éconduisit au premier mot d’amour. Mais il fut tenace, subjugué qu’il était par tant de charmes convoités, laissant peu à peu son cœur et ses sens s’embraser à la flamme de ces yeux qui l’attiraient comme des aimants.