Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle aussi, devant cette beauté insolente et joyeuse, semblait parfois lasse de lutter et son regard alors se chargeait de mélancolie...

Avait-elle fait un pacte avec le diable la jolie Isabelle ?

C’est ici, mes enfants, que le drame commence, terrible et sombre.

Robert avait juré de l’emporter, à quelque prix que ce fût. Il rêvait, à certains instants, d’un rapt chevaleresque, d’aventures romanesques.

* * *

Il se glissa, un soir – un soir d’août – par l’enclos, escaladant les haies où saignaient les mûres, se déchirant aux épines et aux ronces. Oh ! contempler sa demeure, à Elle ! Qui sait ? Peut-être voir son ombre se profiler en le vague des rideaux...

Il arriva sous la petite fenêtre basse de la chambre où reposait Isabelle. Il écouta : tout dormait, la cense, la campagne et, là-bas, le bois. Et, dans le silence, si complet qu’il en était pénétrant et terrible, il eut l’audition de deux souffles, de deux respirations : la sienne et une autre ; il