Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/22

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de ses deux sourcils buissonneux qui n’en faisaient qu’un, la fleur au capiteux parfum de sa bouche, sa gorge roide sous la chemise, et ses bras si potelés, et ses mains égayant, comme deux roses, la pâleur du lit, et les senteurs de sa chair, et Elle toute enfin !...

Quelle griserie pour cet autre Faust, jeune et bouillant ! Songez donc : le doux air rythmique et berceur de ce souffle, que l’amoureux voudrait boire ; ces formes blanches, que la lune opalise en le mystère des bleus rideaux ; l’alangissement ensorcelant de tout ce corps follement adoré, tant vénuste en l’abandon du sommeil...

Oh ! s’agenouiller plus près d’Elle, fanatiquement, effleurer de son baiser le bout de ses doigts, le creux de son bras, le coin de ses yeux, ses lèvres !

Et l’émoi de ses sens étreignit l’effroi de son âme.

Déjà sa bouche brûlante touchait les ongles rosés de la belle main, qui avait glissé d’entre les draps tièdes...

Tout à coup, la lune se voila d’un fuligineux fouillis de nuages et, dans l’horreur blafarde, lugubrement les chats-huants crièrent et l’air