Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/21

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frissonna. Vain émoi ! C’était son souffle régulier à Elle, s’alanguissant comme une céleste mélodie, en s’échappant par la fenêtre laissée béante pour aspirer les fraîcheurs en cette nuit tiède. Oh ! ce rythme enivrant pour l’amoureux !...

Robert crut défaillir de bonheur. Puis soudain la tentation l’étreignit, cet ardent, de repaître aussi ses yeux et tous ses sens de l’aimée qui était là, qu’à peine un faible obstacle séparait de lui. Doucement, bien doucement, il se hissa, violant le virginal dormitoire, sans peur maintenant, voulant voir de près...

Avec lui, la lune, irrompant de ses voiles nuageux, inondait de sa brusque clarté la joyeuse chambrette.

Et, tandis que ses tempes battaient fort et qu’il tombait à genoux, faible dans son extrême émotion, Robert eut soudain cette vision : Isabelle, endormie, blanche en la blancheur des draps, avec ses cheveux noirs d’ébène, dénoués et glissant sur l’oreiller – ô la riche toison pour reposer la tête de l’amant !

Mais comment chanter ce corps harmonieux et suave, trop vague en la lueur mélancolique de l’astre : ce nez de Grecque et blanc de lait, l’arc