Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aux voûtes garnies de stalactites, – féeriques à la lueur pâle et tremblotante des pauvres bougies.

Dans l’atmosphère ouatée et tumulaire, s’assourdissaient les coups du pic à manche court, frappant le sol durci.

Il l’avait flairé ce crâne, qui était là comme soudé à la pierre, dont il voyait le front fuyant ainsi que celui des fauves, ce crâne du géant, qui dormait, à cette place, depuis des siècles, dans l’horrible mort, – ce nouveau « Néanderthal » !...

Ah ! cette fois, il en tenait un ! Il souriait à la pensée qu’il allait l’avoir tout entier en ses mains, qu’il pourrait le palper, l’emporter avec lui...

Et, chaque fois que le fer mordait à la roche, la puissante ossature de cette gigantesque tête de l’homme primitif davantage se dégageait. Devant ses yeux fatigués, l’audacieux, qui la dérobait aux ténèbres, la voyait replacée sur le corps d’où elle avait été détachée ; et, au lieu de trembler devant cette macabre évocation, il se prit à rire en sa joie délirante.

Il put la soulever enfin ! Il soupesait sa trouvaille en sa dextre fatiguée, quand son dernier bout de chandelle brusquement s’éteignit.

La nuit se fit noire, autour de lui. Il frissonna.