Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/37

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Il fouilla ses poches. Ni allumettes, ni briquet.

Il n’eut point peur : il croyait pouvoir retrouver les chemins pour retourner à la lumière. Il songea, alors, que ses entrailles étaient torturées par la faim.

Il alla et rampa par les ténébreuses cavernes, pendant plusieurs heures, la gorge sèche, la respiration haletante. L’afflux de son sang en sa tête endolorie faisait battre fort ses tempes, et ses oreilles s’emplissaient d’effrayants murmures.

Il craignit de ne plus pouvoir sortir...

Il allait toujours, emportant le crâne.

Il ne sentait plus la faim. Il n’éprouvait aucune fatigue. Il se heurtait contre les parois dures, il se meurtrissait aux pierres glacées...

Il ne pensait pas : on ne pense plus quand on dispute sa vie à la mort atroce, qui est là, tout près. A cette heure, les instinctivités, seules, subsistent en nous.

Il se déchirait les mains et les pieds. Il se traînait à présent, maculé de son sang, l’œil démesurément ouvert, anhélant, voulant sauver son pauvre corps brisé... et le débris antique, qu’il serrait amoureusement contre son sein, toujours !