Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/49

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hors des bois vers sa masure, des ramées et des fascines de branches mortes, craquelantes.

* * *

Comme il passait près du biez du moulin, un soir à la brune, il entendit deux voix qui alternaient, sous un hangar où l’on remisait des copeaux. L’une de ces voix résonnait sourde et mâle, mais avec une douceur voulue et tentée comme pour consoler ; et le sorcier reconnut l’organe sonore de Guillaume Dumolu. L’autre, flûtée et suppliante, s’éraillait parfois en des sanglots, et le vieux fut bientôt convaincu que c’était celle de la belle Delphine, la fille du meunier.

Ce Guillaume les aurait donc toutes, avec ses airs conquérants de joli garçon, avec ses yeux câlins, enjôleurs des femmes !... C’était donc bien vrai ce qu’on disait dans le village de cette Delphine !...

Avait-elle bien dix-huit ans ? Une gaillarde de brune, bien campée sur ses hanches, les cheveux buissonneux se crêpant, les joues duveteuses et