Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/48

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Guillaume alors se retourna ; sa lourde canne fendit l’air, retomba sur l’épaule du gueux et la brisa...

Ce fut tout. Les deux hommes s’éloignèrent...

* * *

Cretel ne fut pas longtemps à se guérir : il était de race forte et vivace...

Déjà l’automne était revenu, avec le sourire triste de son soleil jaune et ses frondaisons polychromes, sous un ciel romantique. Les coteaux vers le Nord s’étaient faits sombres, revêtant des tons fauves et mauves, se violaçant au loin, avec des floraisons noires de corbeaux et celles multicolores des pigeons pilleurs des guérets ensemencés. La symphonie des champs s’assourdissait en l’air plus humide, éclatant en beuglements dolents des bestiaux attardés, que scandaient encore les rares tirelireli des derniers oiselets, ou l’écho languissant de quelque conversation, ou la répercussion s’amoitissant d’une détonation éparpillée au-dessus des sillons.

Cretel convalescent, encore affaibli, traînait,