Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/65

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Parfois le moissonneur poussait plus loin l’explication, quand il avait absorbé quelques verres au Café de l’Image. Il avait des quarts-d’heure d’orgueil, de vanité ridicule. Il jurait qu’il se ferait couper en quatre plutôt que de faire un ouvrier de son « unique ». Il se rengorgeait drôlement alors. « Monsieur le Maître » opinait qu’il serait bientôt temps de prendre une décision. Il aurait, lui, envoyé le jeune homme à l’École Normale de Huy ; il se disait certain de son admission...

* * *

Un événement survint alors, qui devait avoir une grande influence sur les destinées de Jacques.

Janlet avait un frère. Celui-ci parti de Marnève, depuis plus de trente ans, s’était établi, par je ne sais quelle suite de circonstances, à Anvers, où, comme gargotier, il avait fait fortune, c’est-à-dire que, retiré maintenant des affaires – avec sa femme qui ne lui avait pas donné de rejeton – il vivait dans une large aisance. À peine l’avait-on revu une fois ou deux, depuis qu’il habitait « chez les Flamands ». Jacques le connaissait à peu près