comme un personnage historique, qu’on lui avait appris à désigner sous le nom de « l’oncle Jean-Joseph ».
Or, il arriva que « l’oncle Jean-Joseph » eût la fantaisie de revoir le Prâle, où il était né. Ce fut un émoi dans la petite maison et dans tout le « vinave ».
« L’Anversois » fut émerveillé à la vue des dessins qu’exécutait son neveu. Il s’écria qu’il ne fallait pas laisser s’étioler dans l’atmosphère campagnarde cette plante qui ne demandait qu’à se développer dans la féconde chaleur des cités artistiques. Il fallait au jeune homme quelques années de cours à l’Académie pour en faire un « prix de Rome ».
Jean-Joseph en avait vu plus d’un de ces lauréats et il narrait l’histoire de leur triomphe : le vin d’honneur à l’Hôtel-de-Ville, les discours, les couronnes, la joie des parents !...
Le père Janlet et sa femme, n’y comprenant pas grand-chose, pleuraient cependant d’attendrissement.
Ils pleurèrent encore lorsque le frère parla d’emmener son neveu à Anvers. Mais c’était pour le bonheur de leur « garçon » ; au fond, ils étaient