Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/84

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Il se sentait faible et désarmé. Il n’était rien qu’un déclassé. Il ne possédait rien de ces richesses avec lesquelles on achète l’indépendance. Il n’avait pour capital, désormais improductif, que son génie, qui venait d’avorter.

Il avait cru trouver le bonheur : l’amour d’Yvonne ! On menaçait de le lui ravir, si bientôt il ne se décidait pas à un mariage, s’il ne demandait aux lois le droit d’aimer et d’être aimé !

Cruelle alternative ! D’une part, son impuissance en la lutte pour la vie ; de l’autre, cette passion suave, qui l’enserrait tout entier et ne l’abandonnerait – si jamais cela arrivait – que pour le rejeter mutilé et dolent...

Pendant une minute, Jacques crut étouffer d’anxiété.

Mais il se raidit contre la souffrance, appelant à son secours toute sa volonté, comprenant qu’en cet instant, il fallait être plus fort que la destinée qui menaçait de le terrasser, ou mourir en désespéré.

Il sortit : il avait pris un parti.

* * *