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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/181

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SEPTEMBRE 1767

que le glaive de la justice soutienne les foudres de l’Église. Le Mandement de M. l’archevêque étant écrit dans le même esprit, essuie les mêmes difficultés ; ce qui fait beaucoup rire M. Marmontel et ses partisans.

4. — M. l’abbé Bassinet ne fera décidément point imprimer son discours, contre lequel on s’élève de plus en plus. On regarde cette échauffourée comme un nouvel attentat du parti encyclopédiste contre la religion. Ce grand vicaire a prêché le même sermon à Saint-Roch, en y ajoutant seulement pour texte : Erudimini, qui judicatis terram. C’était M. Duclos qui l’avait proposé au curé, fort scandalisé du choix. Cet apôtre est assimilé à l’abbé de Prades[1]. C’est le premier discours qu’il ait fait en chaire. Son dessein était de prêcher dans Paris ; mais on échauffe M. l’archevêque à ce sujet, on excite son zèle, et l’on croit que la chaire sera interdite à cet orateur.

7. — On vient d’imprimer une Lettre au Roi, par M. l’évêque du Puy, sur l’affaire des Jésuites. C’est une petite brochure de 16 pages, qui paraît avoir été adressée à Sa Majesté lors de la proscription de ces religieux[2]. Le prélat y gémit de la surprise faite à la religion du prince et des tribunaux ; impute aux ennemis de la Société son renversement, met sous les yeux du roi tout ce qui peut militer en faveur de cet ordre, dont il fait le plus grand éloge. On voit par le fait quel égard y a eu le gouvernement.

8. — À la dernière fête que M. le prince de Condé à donnée à Chantilly, il y a eu entre autres surprises celle

  1. V. tome Ier, p. 26, note 2. — R.
  2. Peut-être est-ce une réimpression de la Lettre écrite au Roi dont il a eté parlé à l’article du 13 juin 1762. — R.