de quatre-vingt-deux ans, le baron de Châteauneuf, n’a point dédaigné d’entrer en lice contre la brillante jeunesse qui court la même carrière. Les vœux seront a coup sur pour le moderne Sophocle, et il serait à souhaiter, pour l’honneur du siècle, qu’il eût le prix.
6. — Journal d’un voyage à la Louisiane, fait en 1720 ; par M. ***, capitaine de vaisseau du roi[1].
On paraît s’être proposé pour modèle de ce Journal celui du Voyage de Siam, par l’abbé de Choisy ; c’est-à-dire qu’on a cherché à y répandre du badinage et de la gaieté, et on n’y a mis, au contraire, que du trivial et du plat.
— Madame Benoit, déjà connue par des romans, vient de s‘élever jusqu’à la comédie, et de nous en donner une en un acte et en prose, qui a pour titre : la Supercherie réciproque[2]. L’intrigue n’en est pas mal conduite ; il y a de la simplicité dans le style, mais nulle énergie dans les caractères, et rien de comique dans les situations. Cette pièce restera dans la bibliothèque des amis auxquels l’auteur femelle en a fait part.
7. — M. de Voltaire, ranimant les restes de son feu, qu’il assure n’être plus que de la cendre, vient d’enfanter une ode pindarique a occasion d’un tournois donné en Russie par la Czarine. On croirait, en lisant cette production, que le poète a eu moins en vue de célébrer l’Impératrice, que de déprimer Pindare[3]. C’est plutôt une