satire burlesque qu’un ouvrage héroïque. On y remarque les convulsions effrayantes d’un forcené, au lieu des sublimes élans d’un homme de génie. Ce grand homme dans différens genres, a toujours échoué dans celui-ci, et il voudrait effacer du Temple de Mémoire les noms des grands maîtres de l’ode.
8. — Le sieur Taconet, auteur et acteur du théâtre de Nicolet, vient de s’exercer sur un sujet plus noble ; il a de l’agrément de la police, fait imprimer des stances[1] sur la mort de la reine, en forme d élégie. Il faut avouer que si cet ouvrage fait honneur au cœur de cet histrion, il dégrade singulièrement l’héroïne. On est surpris qu’après l’exemple de l’Oraison funèbre du Père Fidèle, de Pau, si fameuse par son ridicule et par l’éclat scandaleux qu’elle fit à la mort de monseigneur le Dauphin, on n’ait pas examiné de plus près la pièce burlesque du sieur Taconet. Il est des éloges qui doivent être interdits à de certaines bouches.
9. — Extrait du Chapitre de l’Ordre de Saint-Michel, tenu aux Cordeliers le 9 mai 1768, auquel a présidé M. le duc de Duras, commandeur et commissaire des Ordres du Roi et du Saint-Esprit. Tel est le titre d’un discours de M. Morand, chirurgien des Invalides et chevalier dudit ordre, qui paraît imprimé et fait grand
- ↑ Stances sur la mort de Maris, princesse de Pologne, reine de France, Paris, Hérissant, 1768, in-4°. — R.
Toi qui célébras autrefois
Les chevaux de quelques bourgeois
Ou de Corinthe ou de Mégare ;
Toi qui possédas le talent
De parler beaucoup sans rien dire,
Et qui modulas savament
Des vers que personne n’entend,
Et qu’il faut toujours qu’on admire.