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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/458

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MÉMOIRES SECRETS

sein de la Compagnie des Indes se terminent, un plaisant, ou soi-disant tel, a répandu la Relation du docteur Ribaudier, confesseur de très-haute, très-excellente princesse, Son Altesse Sérénissime madame la Compagnie des Indes. Sous le voile de cette allégorie on révèle ce qui s’est passé dans les divers comités des députés avec messieurs de l’administration. L’on en fait une charge sous le nom de Vision ou Prophétie de la Princesse. On met en jeu les principaux membres, et chacun parle dans son caractère. Cette caricature, précieuse par la vérité des faits, est d’une touche lourde et d’un style barbare, ce qui pourrait la faire croire une production de quelque étranger. Plus méchante que le Prospectus de la Pompe funèbre, elle n’est pas à beaucoup près aussi agréable ; elle fait pourtant sensation, et le public, intéressé à la Compagnie, la recherche avec empressement.

20. — On sait que le roi, ami de tous les arts et initié aux spéculations les plus sublimes, a observé à Saint-Hubert le passage de Vénus sur le soleil. Madame la comtesse Du Barry accompagnait Sa Majesté à ce voyage, et le roi a daigné donner à cette dame quelques élémens d’astronomie capables de lui rendre ce phénomène intéressant. Un courtisan a fait à cette occasion les vers suivans, restés d’abord dans les portefeuilles de quelques amis, et qui se répandent aujourd’hui. Le poète s’adresse aux autres courtisans qui accompagnaient Sa Majesté et observaient avec elle :


Que nous diront ce télescope,
Cette Vénus et ce soleil ?
Amis, sans ce vain appareil,
Cherchons un plus sûr horoscope.