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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/459

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JUIN 1769

En ces délicieux jardins
Brillent nos astres véritables ;
C’est dans leurs regards adorables
Que nous trouverons nos destins !

21. — Il y a plusieurs années qu’un certain abbé de Foix, l’âme damnée de M. l’évêque d’Orléans, et qui servait ce prélat de différentes manières, s’est prévalu de son crédit pour faire entendre à quelques petits-maîtres Bénédictins qu’ils pourraient se séculariser facilement, que la plupart des chapitres du royaume avaient été d’abord réguliers, et qu’en s’adressant au roi il se faisait fort de la réussite. Il insinua qu’il fallait de l’argent pour préparer les voies, et il tira vingt mille écus pour la première fois.

La Requête en question fut faite et rédigée à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, où étaient les moines les plus ardens à quitter le froc[1]. Elle fut présentée, le 16 juin 1765, à M. l’évêque d’Orléans. Cette démarche occasiona un scandale général dans Paris ; une demande aussi peu religieuse fut improuvée par le roi, et la communauté de Saint-Germain fut obligée d’envoyer une rétractation, ou du moins une explication de la requête, à M. l’archevêque de Paris. Cinq des auteurs du projet furent dispersés dans les provinces, et les Blancs-Manteaux, religieux d’un autre couvent de Bénédictins à Paris, depuis long-temps rivaux de leurs confrères de l’abbaye, répandirent un écrit sous le nom de Réclamation[2] ; ce qui, depuis ce temps, a occasioné une guerre polémique entre ces deux maisons, dont les écrits savans, mais ennuyeux et peu intéressans pour le public, sont restés dans la poussière de leurs cloîtres. Des arrêts du

  1. V. 1er juillet 1765. - R.
  2. V. 22 juillet 1765. — R.