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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/121

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JANVIER 1770.

Ier Février. — Il paraît un Mémoire à consulter pour les libraires associés à l’Encyclopédie, dans lequel ils demandent au Conseil : 1° Si les libraires associés à l’Encyclopédie ont rempli avec fidélité leurs engagemens envers les souscripteurs ? Si leur conduite est pure et exempte de tout reproche, soit de la part des souscripteurs, soit de la part du public ? 2° Si le contenu dans les pages 27, 28 et 30 d’un mémoire imprimé[1], ayant pour titre : Dernière réponse signifiée et consultation pour le sieur Luneau de Boisjermain contre les syndics et avocats des libraires de Paris, forme une diffamation caractérisée et répréhensible ? 3° Quelle est la voie que doivent prendre les libraires associés à l’Encyclopédie pour obtenir la réparation que le Conseil estimera leur être due ?

2. — M. Baculard d’Arnaud, accoutumé à traiter les sujets les plus lugubres, vient de faire paraître un drame[2] qui, sous des noms différens, n’est autre chose que la Gabrielle de Vergy de M. de Belloy, et par une adresse singulière il l’a gagné de vitesse, et en inonde le public avant que son confrère se soit montré en lumière. On prétend qu’il a assisté à la lecture de la tragédie de M. de Belloy ; que, s’étant bien rempli du canevas, des incidens et de la catastrophe de la pièce, il pas eu de peine à composer la sienne. Quoi qu’il en soit, outre le mérite de l’invention que M. d’Arnaud a par le fait, sans discuter dans quel cerveau le drame est né le premier, il a celui de la versification, qui, malgré

  1. V. 29 décembre 1769. — R.
  2. Fayel, ou Gabrielle de Vergy, tragédie en cinq actes et en vers, précédée d’une Préface sur l’ancienne chevalerie, et suivie d’un Précis de l’histoire du chatelain de Fayel. Paris, 1770, in-8°. — R.