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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/297

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JUIN 1770.

17. — *Les ouvrages en faveur du système de M. le chancelier pullulent de toutes parts. Il en paraît encore un tout récemment, intitulé : Réponse à la lettre d’un ancien magistrat à un duc et pair, sur le Discours de M. le chancelier au Lit de justice du 7 décembre 1770[1]. On ne peut qu’annoncer le titre de tant de brochures qui, ne font que plaisanter, ou s’écartent absolument des vrais principes, lorsque la matière y est discutée sérieusement.


19. — *Il paraît une Complainte sur l’air : des pendus. On imagine aisément que c’est une satire en forme de cantique contre M. le chancelier, où l’on retrace en bref naissance, sa vie, et où l’on prémature sa fin sinistre. Il faut joindre cet ouvrage aux affreuses Odes déjà répandues sur cette matière, et que la police recherche avec plus grande vigilance ; ce qui donne à ces pièces beaucoup plus de vogue qu’elles n’en auraient par leur mérite intrinsèque, très-médiocre.


20. — *Les Représentations des honnêtes gens sont un petit écrit très-impartial, où, en conséquence des torts du Parlement, on s’élève avec la même liberté contre l’illégalité de sa destitution, et la fausseté des prétextes qu’on met en avant pour autoriser un semblable despotisme. On fait voir que cette Compagnie a toujours, ou presque toujours, été l’esclave des ministres ; que, outre plusieurs actes d’injustice particuliers, comme l’expulsion des Jésuites, la condamnation de M. de Lally, commis pour leur plaire, elle a, avec eux, consommé la ruine de l’État, en ne sévissant pas contre les déprédateurs des finances, ou en se prêtant aux impôts énormes dont les ministres tirés de son sein ont surchargé le peuple.

  1. In-12 de 113 pages. — R.