Aller au contenu

Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
MEMOIRES SECRETS.

*Le vendredi, jour où messieurs duseil soupèrent chez M. le chancelier, et le lendemain où ils y dînèrent, étaient des jours maigres. Quelques-uns des membres de cette Compagnie exaltaient ces repas et disaient qu’il y avait des monstres. « Oui, Messieurs, leur répliqua madame de Beaupré, autour de la table. »

*Nouvelle épitaphe de M. le chancelier :


Ci-git Maupeou l’abominable ;
Ci-gît avec lui son esprit.
Passant, ne crains point son semblable :
Jamais monstre ne reproduit.

— Les Comédiens Italiens ordinaires du roi ont donné jeudi dernier, la première représentation de l’Amoureux de quinze ans, ou la Double Fête, comédie en trois actes et en prose, mêlée d’ariettes, et suivie d’un divertissement. Les paroles sont du sieur Laujon, secrétaire des commandemens de S. A. S. monseigneur le comte de Clermont, déjà connu par plusieurs ouvrages galans dans le même genre ; et la musique est d’un amateur, le sieur Martini, officier dans le régiment de Chamborand. Cette pièce est une allégorie composée à l’occasion du mariage de M. le duc de Bourbon avec Mademoiselle, et devait s’exécuter à Chantilly, lorsque ces deux époux seraient réunis ensemble. Le prince de Condé voyant que les circonstances actuelles ne se prêtaient pas à donner des spectacles chez lui, a permis aux auteurs de faire part au public de celui-ci.

21. — On rappelle, à l’occasion de la dernière épitaphe de M. le chancelier, celle répandue il y a quelque temps relativement à son père, à la veille de mourir : elle était conçue ainsi :