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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/75

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OCTOBRE 1769.

poètes de la scène si à la mode, y est absolument épargné.

27. — Il paraît une nouvelle plaisanterie relative à la Compagnie des Indes, qui est aujourd’hui l’objet des facéties de Paris. C’est une espèce de Placet au roi, en dialogue entre M. l’Héritier et M. de Moracin, deux députés des actionnaires.

29. — Extrait d’une lettre de Fontainebleau.

« La Rosière, opéra comique dont les paroles sont, comme vous savez, du sieur Favart, et dont la musique est du sieur Philidor, a été jouée, mercredi 25 de ce mois, devant le roi et toute sa suite, sans succès. Il paraît qu’en général on ne raffole point ici de ce genre de spectacle comme à la ville. L’opéra d’Iphise et Yante, du sieur Laujon, n’a pas eu un meilleur sort. Le Cri de la Nature, dont je vous ai parlé, reçoit de nouveaux éloges à mesure qu’on le voit. Cette indulgence du public a encouragé l’auteur à mettre aussi sur la scène son Honnête homme, comédie en cinq actes et en vers comme la première, que je vous ai mal-à-propos annoncée être en prose. Celui-ci doit être joué le jour des Morts, et les partisans de l’auteur ne lui promettent pas moins de gloire. »

30. — On écrit d’Allemagne que les Jésuites de Coblentz et de Bamberg, ayant trouvé dans l’Évangile de Nicodéme (que l’on sait n’être pas reçu comme orthodoxe, mais un des cinquante évangiles répudiés comme apocryphes) que le bon larron s’appelait Dixmare, ils ont jugé à propos d’en faire un saint, de l’invoquer sous ce nom, de lui bâtir une chapelle, de lui composer des litanies, et de lui faire faire des miracles. Dans les diverses invocations qu’on lui adresse, et dans les prières