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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/84

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MEMOIRES SECRETS.

mes chevaux aurions reculé du plus loin que nous vous aurions vue. »

17. — Un enfant posthume né en Bretagne après le terme ordinaire, a donné lieu de renouveler en justice la question des naissances tardives. M. Bouvard, médecin fameux de la Faculté, a écrit contre la possibilité du phénomène. Il lui a été répliqué par M. Petit, qui a soutenu l’opinion contraire avec beaucoup de chaleur. Il s’est élevé entre ces docteurs une querelle personnelle, qui a dégénéré bientôt en injures. La victoire paraissait restée à M. Petit ; mais son adversaire vient de répandre trois Lettres[1] en date du 1er novembre, qui renversent au gré des connaisseurs tout le triomphe du vainqueur. On voit avec peine qu’elles soient assaisonnées ou plutôt surchargées d’invectives dignes des athlètes littéraires du seizième siècle. Il est fâcheux que ce genre de combat proscrit aujourd’hui du monde poli se soit encore conservé dans les écoles.

19. — Les ennemis de M. de Voltaire, dont la rage contre ce grand homme ne s’éteindra qu’avec sa vie, ne cessent de répandre contre lui des libelles aussi obscurs qu’eux. L’un de ces Zoïles vient d’en faire un portrait si effroyablement crayonné, qu’il ne peut être reconnaissable qu’à ceux aussi aveugles que l’auteur sur le mérite de ce prince de la littérature, et aussi prévenus sur ses défauts et sur ses vices.

— On a parlé[2] du concert exécuté par des virtuoses pour les élèves des écoles gratuites de dessin ; institution dont on est redevable au magistrat patriote

  1. Voyez la Correspondance littéraire de Grimm, lettre du 15 décembre 1769. — R.
  2. V. 2 et 17 février 1769. — R.