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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/109

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OV DE LA COVR

dre de ſes intentions, & de ſes Auis.

Il n’eſt donc point de pareille laſcheté à celle qui commence des le Logis, & qui ne s’emeut pas, ſimplement, par les approches, & par la preſence du Peril, mais qui n’en peut ſouffrir la ſeule imagination ; mais qui fremit au moindre recit, qui luy en eſt fait. Et ſans mentir, il faut bien qu’elle procede de l’entier aneantiſſement de la liberté, qui naiſt auec l’homme, & d’vne derniere corruption de ce Principe de generoſité, & de ce ſentiment d’honneur, que nous auons tous, puis qu’elle eſt cauſe qu’on refuſe meſme ſon adueu, & ſon conſentement à la Verité, puis qu’en cet eſtat là on n’eſt pas ſeulement capable de la propoſition du Bien difficile. Il n’y a pas ſeulement moyen d’obtenir d’eux, qu’ils facent bonne mine, en vn lieu de ſeureté ; qu’ils ſe declarent, ſans danger, pour la Patrie ; qu’ils diſputent ſes droits, dans vne chaire, & la ſeruent de la langue. Choſe eſtrange ! Ils aiment mieux accepter la Seruitude,