Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/111

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qu’il n’est pas messeant, de craindre la perte d’une chose precieuse. Il redoute la Mort ; Ou pour mieux parler, la Nature la redoute en luy : Mais il ne redoute point l’Envie, ni la Haine ; Mais il mesprise egalement les menaces des Grands, & le murmure du Peuple. Si ses forces ne sont pas suffisantes, pour abbatre la Tyrannie, il employe sa voix, & son haleine, pour exciter les autres au recouvrement de la liberté. Il crie pour le moins aux armes, le plus fort qu’il peut, & contredit au Mal, s’il ne peut y resister. Toutes ses opinions vont à la grandeur, & à la gloire de son Maistre. Il fait profession d’inimitié, avec tous les Ennemis de l’Estat. La desfaveur, & la Pauvreté ne luy sont point facheuses, quand il les souffre pour la bonne Cause : Et la Mort mesmes ne le surprenant pas, & luy donnant loisir de la bien considerer, il se resout enfin à la recevoir en homme de bien, & fait vaillance de necessité. Par une longue & serieuse medi-