Aller au contenu

Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
93
OV DE LA COVR

Ciel, & de deſſous Terre : Vn esclat de foudre peut ruïner les materiaux : Vn vent renfermé peut faire ſauter le trauail en l’air. Et s’il en faut croire un ancien Poëte, les Dieux ſe veulent quelquefois ebattre : Ils prennent leur plaisir & leur paſſetemps, à ſe ioüer des pensées des hommes.


LA bonne, & la mauuaiſe Politique ſont egalement ſuiettes à ces derniers inconueniens, & rien ne ſe peut aſſeurer, contre le Ciel. Mais ſans que le Ciel s’en meſle, la Politique, de laquelle nous parlons, ne laiſſe pas d’eſtre malheureuse. Elle voit les cheutes, & les ruïnes de ſes Ouurages, en les baſtiſſant ; ou pluſtoſt elle n’en voit que les plans & les projets, parce qu’elle deſſeigne pluſtoſt qu’elle ne baſtit. Elle ſe figure des Affaires & des Entrepriſes, comme on s’eſt figuré autresfois des Republiques, & des Princes ; qui n’eſtoient qu’en eſprit, & ne pouuoient eſtre que par miracle. Que ſont-ce en