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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/125

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OV DE LA COVR

ſeulement farder les Malades, & leur faire le viſage bon. Ils veulent appriuoiſer la Rebellion, en la careſſant : Ils la ſaoulent de bienfaits, & de gratifications ; Mais par là ils la rendent plus puiſſante, & non pas meilleure ; Ils augmentent ſa force, & ne diminuënt point ſa malice. Quelquesfois ils luy oſtent quelques hommes, qui ſont à vendre, & des auantages qui ne luy ſeruent de rien ; & ne voyent pas que c’eſt cultiuer le deſordre, que de toucher ainſi legerement à ſes branches, & à ſes reiettons ; & ne mettre point le fer à ſon tronc, & à ſa racine.

Toute leur Experience n’eſt qu’vne Hiſtoire de malheurs, arriuez à ceux qui oſent, & qui entreprennent. Tout ce qui n’eſt pas aiſé, ils le nomment impoſſible ; Et la Peur leur groſſiſſant les obiets, & leur multipliant, preſque à l’infini, chaque indiuidu ; quand trois Malcontens ſe retirent de la Cour, aueque leur train, ils ſe figurent vne armée d’Ennemis, à la Campagne, qui entraiſne les Villes, & les