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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/128

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ARISTIPPE.

vne reſolution genereuse, & digne de luy : s’il ne veut plus, que ſa bonté ſoit vne rente, & vn reuenu certain aux Rebelles ; s’il ſe laſſe d’eſpuiſer ſes coffres, pour ſouldoyer les armées de ſes Ennemis, & de payer tous les jours vne choſe qu’il n’acquiert iamais : Alors ces habiles Conſeillers luy viennent repreſenter, auec beaucoup de mines & de grimaces, qu’il ne faut pas aigrir les Affaires ; que les Sages cedent à la violence du Temps, comme les Dieux à la neceſſité du Deſtin ; que les Princes, qui ont regné deuant luy, n’ont oſé remüer cette pierre ; qu’il y auroit de la preſomption, à vouloir mieux faire que ſes Peres ; que la Guerre eſt vn mauuais moyen, de reformer les Eſtats ; que de mettre vn Corps en pieces, pour le raieunir, c’eſt vn remede de Magicien ; que de bruſler sa Maison pour la nettoyer, c’eſt vn conſeil d’Ennemi, c’est une reſolution de Furieux.

Ce n’eſt pas tout que cela. Ils eſtalent en ſuite de grands Lieux-communs, ſur les