Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

neur ont esté capables d’un pareil trafic, je vous laisse à penser, si des Hommes qui n’aiment que leur interest, & qui ne connoissent point d’autre Honneste que l’Utile, ne seront pas bien aises de conserver leur authorité par un semblable commerce. Ne voudront-ils pas, à vostre avis, se rendre necessaires pour durer ? Ne feront-ils pas pour la Paix, qui leur doit estre une moisson d’or, & une moisson qui ne manque point, ce que les autres faisoient pour la Guerre, dont la recolte est si incertaine, & les fruits sont si aigres & si amers ?


TEl est le procedé de nos Sages dans l’Administration de l’Estat, & dans la haute Region du Ministere. Mais quand ils descendent plus bas, & que leurs devoirs sont plus aisez ; pour cela ils ne s’acquitent pas mieux de ce qu’ils doivent. Les affaires des Particuliers, qui dependent d’eux, prennent mesme train que les Publiques. En des Occasions seures & faciles, où ils pourroient monstrer de la